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kooijman.

mercredi 1er octobre 2008 à 22h30, jeudi 2 octobre 2008 à 19h30, vendredi 3 octobre 2008 à 22h30 à Montévidéo

idée et interprétation Theodoor Kooijman
 

Cette performance a été présentée pour la première fois à Paris en mars 2008 à lelabo dans le cadre de « Feuilleton pour un artiste n°6 : Alain Michard ».
 

Quelqu’un fait face à une pile de négatifs de lui-même avec l’espoir de trouver du positif. Dans une atmosphère sombre, il ramènera son passé à un présent lumineux par une action irréversible censée ouvrir de nouvelles perspectives.
 

Petites peaux
Un peintre fait des photographies. Plus exactement, il se prend en photo, dans toutes les circonstances de la vie.
Des autoportraits en somme, et depuis près de trente ans. Si le geste d’appuyer sur le bouton du retardateur est demeuré assez rare, les images se comptent néanmoins aujourd’hui par centaines, deux ou trois bons milliers au final.
Images de soi sans doute, mais d’où personne – et celui qui en est le sujet moins encore que quiconque – ne saura rien conclure. Une curieuse contingence rend en outre l’affaire spécialement délicate : si les films ont bien été développés, le peintre en revanche n’est pas allé jusqu’à tirer ses photos sur papier. La question dès lors se pose : que faire de tous ces négatifs ? Où d’aucuns, davantage versés du côté de l’analyse, entendront une interrogation plus alarmée : que faire de tout ce négatif ?
« Nel medio del cammin di sua vita », le peintre décide de tailler au vif de cette forêt doublement obscure de s’être figée dans le noir et blanc des images inversées : dans l’éclaircie ainsi ménagée, lui qui est peintre d’abord et fait ordinairement « profession de choses muettes » peut à présent faire du théâtre, ce qui n’est pas autre chose, cette fois-ci encore, qu’une pleine provision de récits véhiculés par un corps sensible et vivant. Et la machine à images – l’imagination ? – de fonctionner aussitôt à fond : contraction de l’espace et du temps, identités multipliées, enchantement du réel, extension des possibles à travers l’unique déclinaison d’un même qui devient toujours autre.
Le dispositif est efficace et simple, l’expérience vertigineuse. Le spectateur, embarqué sans retard, ne sait plus qui est qui et si le vrai est encore vrai ou le faux déjà probable, l’ici parti faire un tour là-bas et le passé encore à venir. Les images se succèdent comme les peaux de l’oignon qu’épluche Peer Gynt. À la fin, quoi ?, sinon ce moi dépouillé jusqu’à presque plus rien, une photographie où le peintre ne figure d’ailleurs pas, peu de chose autant dire, tant de choses à vrai dire. Nous sommes faits de l’étoffe dont se tissent les songes, c’est le vieux Will qui l’a dit.

Jean Torrent


 

Theodoor Kooijman aime le jardinage, la musique de J. S. Bach, G. Mahler, les frites avec de la mayonnaise, Pina Bausch, Merce Cunningham, sa mère et une grande partie de sa famille, Johannes Vermeer, Van Gogh, Pieter de Hoogh, El Greco, Jeroen Bosch, une sieste l’après-midi, les pivoines, les tulipes, les autoportraits de Rembrandt, Jacques Tati, le jazz, une douche ou un bain [en hiver], un bon verre de bière, James Ensor, Rik Wouters, Tony Cragg, les documentaires, la mer du Nord et la Méditerranée, Ella Fitzgerald, Amy Winehouse, les estampes japonaises, certaines lettres, Pierre Bonnard, Edouard Vuillard, une machine à laver, Martine Pisani, les vases orientaux, Buster Keaton, les tapis, l’opéra, les pommes Boskoop et Elstar, les gâteaux de la boulangerie à Brou ou bakker Damme à Gand, les maatjes haring, la Bible, dormir, Berlin, Barcelone, New York, parfois luimême, les autobiographies, Glenn Gould, les cigares, ses amis, le potager, les légumes biologiques, le vélo, les châteaux de sable, Henri Matisse, Paustovsky, Hans Warren, les gens bien habillés, le tango, le Madison, Serge Gainsbourg, Jacques Dutronc, les atlas, les oliviers, les érables japonais, David Hockney, être arrivé quelque part, nager dans la nature, Elvis Presley et Costello, Ian Dury and the Blockheads, les amateurs, le premier disque de Roxy Music, les jeunes, les claquettes, les magiciens, les sculptures de Picasso, certains chiens, parfois les timbres de collection, les cimetières, des ciseaux qui coupent, l’Arte Povera, si tout va bien, les Doors, les statuettes des éléphants et des chameaux, la comédie musicale, les ânes, la choucroute, les miniatures, les balades, le soleil, le vin, G. Breitner, Dik Ket, Kees Verwey, la côte normande, Le Corbusier, Fred Astaire, Madonna, commencer, les chaussettes neuves, les bibelots, les professionnels, Bob Marley, les bains turcs à Budapest, être en forme de bon matin, Willy Alberti, de zangeres zonder naam, l’athlétisme, le carrelage, le couscous, Jungle book, le rouge, le bleu, le jaune et leur mélange, Cartier-Bresson, l’anglais, l’espagnol, le portugais, la pluie, l’odeur de l’encre, l’huile d’olive, terminer, la neige, le noir,