2019• Ceci n’est pas mon corps | spectacle 60 mn

Aux portes du rêve, Olga et Natacha
Point de vue critique par Irène FIliberti, extrait

Dédoublement des corps, superpositions d’images et surimpressions. Dans le nouveau dispositif visuel imaginé par Francisco Ruiz de Infante, Olga Mesa revisite l’un de ses solos majeurs, Esto NO eS Mi CuerpO, pièce manifeste créée en 1996*.
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C’est avec une interprète d’origine russe, Natacha Kouznetsova que la chorégraphe a entrepris la transmission de ce solo, rebaptisé pour l’occasion 2019. Ceci n’est pas mon corps. « Je parle d’une mémoire du corps qui résiste au passage du temps parce qu’elle reste fidèle à ses origines, sans s’interrompre jamais. Une mémoire qui, dans mon travail, reste le moteur essentiel pour questionner et déstabiliser cet espace vivant où le corps doit s’inscrire pour exister » explique Olga Mesa.

Dans 2019, Ceci n’est pas mon corps, à la façon d’un rewind de la pièce d’origine, ce corps, comme une ligne de force s’enroule autour d’une figure, point central de la structure de la pièce, Danaé endormie. Postures au sol, déflagrations de gestes, mouvements en spirale semblent suggérer que le rêve qui fait tressaillir son corps n’est pas conscient et responsable de ses désirs. Ce sommeil quasi surréaliste – qui donne forme et sensualité à l’érotisme du corps féminin, entre autre dans un célèbre tableau du peintre Gustav Klimt – traverse aussi l’écriture du solo, par ailleurs imprégnée d’autres références, notamment cinématographiques.
Chez la chorégraphe, cette trame fictionnelle contribue à élargir les pratiques artistiques qui ont trait au corps, à sa mémoire, son histoire comme ses représentations. C’est aussi une autre façon d’investir l’espace de la scène, d’interroger le regard et d’inviter le public à traverser les poétiques labyrinthes de la mémoire où images et sensations se télescopent, créant d’énigmatiques alliances.[..]