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Saturne

du jeudi 16 au samedi 18 janvier 2003 à la Friche la Belle de Mai

Coproduction : Ville de Genève et Instruction Publique, Loterie
Romande, A.D.C. (Association pour la Danse Contemporaine),
Conseil Général de Seine-Saint-Denis et Forum Culturel de Blanc-
Mesnil. Création au théâtre du Grutli (Genève) en janvier 2002.

Pièce chorégraphique du Groupe Quivala, de et avec : Pascal Gravat, Prisca Harsch, Anja Schmidt, Antoine Lengo Lumière : Nicolas Mayoraz Chargée de production : Damien Valette Administration : Sylviane Borie
 

Le groupe Quivala poursuit son travail autour de l’état
d’interprète.
Etre sur scène est un acte héroïque, où dans l’action comme
dans la pensée, se raconte la condition humaine. Saturne raconte
comment l’homme se voit capable de pensées sublimes et
d’actes ridicules... et vice-versa.
Nous procédons au déplacement du spectateur de la salle à la
scène. Cette proximité crée une forme d’intimité spectaculaire.
Ce que nous entendons par intimité, c’est la perception de cette
partie intime qui anime chacun de nous ; et tout notre travail
consiste à faire surgir une forme qui nous ressemble un peu.
Dans ce travail, nous allons vers la théâtralité, nous cherchons
l’autre. Celui qui se cache derrière le corps social, le corps culturel.
L’apparence. Avant les mots, il y a la voix, avec sa couleur,
elle nous renseigne sur ce que nous sommes, elle est une émotion.
Avant le mouvement, il y a le corps. Le mouvement est
abstrait, reste le corps. On peut le décrire comme on décrirait
un paysage.
Savoir où l’on est.
La réalité n’est pas une évidence en soi, elle se révèle à travers
sa propre existence.
Le théâtre au sens large du terme est par excellence le lieu où
l’imaginaire essaye de rejoindre la réalité. Une histoire rapportée,
imaginée, ou réelle, ne prend vie que dans la mesure où elle
se nourrit de l’instant même de sa représentation.
Ce qui nous intéresse, c’est l’exploitation de cet instant, qui
inclut objectivement les spectateurs et la réalité du lieu. Il y a
forcément une contradiction à vouloir être simultanément,
présent dans la réalité de la salle (espace, public, etc.), et en
même temps dans l’imaginaire proposé par la pièce (personnages,
fictions).
Nous tentons de mettre en lumière cette constante oscillation,
cet équilibre fragile, ce va et vient entre réalité et fiction. Nous
cherchons les failles qui nous permettraient de laisser s’infiltrer
la vie. Nous aimerions laisser aux spectateurs l’impression que
lui aussi pourrait être à notre place, une impression de facilité,
d’évidence ; mais pour parvenir à cette liberté d’être, il nous
faut constamment nous remettre en question.
Ce qui nous semble pour acquis un jour s’effondre le lendemain
lors de sa reproduction si nous n’utilisons pas l’instant présent.
Il ne suffit pas de reproduire, il faut recréer continuellement.
Cela ne concerne pas uniquement la problématique de l’artiste
en scène, mais bien celle de l’individu au sein d’une société.
Être là..

Pascal Gravat