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le mercredi 15 février 2006 à 19h30 à la Cartonnerie, la Friche la Belle de Mai

Dans le cadre de Retour de Naples - Sélection France Sud [expositions, danse, musique, performance]
12e Biennale des jeunes Créateurs d’Europe et de la Méditerranée Napoli 05

Partenaires : Album d’Images, Le Caravansérail, la Compagnie Pierre Droulers, Théâtre du Jeu de Paume, Friche La Belle de Mai
Remerciements : Théatre Gyptis , Espace Culture de Marseille, Théâtre de la Minoterie

Création et chorégraphie Le collectif K.O.com Direction artistique et photographie : Manon Avram Assistant : Gilbert Traïna Texte : Fanny Avram Création sonore : Vincent Hours Création lumière : Cyril Cimmino Avec : Fanny Avram, Jessy Coste, Vincent Hours et Laura Petrosino
 

Lauréat de la biennale des jeunes créateurs des pays méditerranéens (2005)
Représentation à Naples en septembre 2005
Résidences au « studio Bird » en mai, juin 2004 et avril 2005 ; au Théâtre du Jeu de Paume, suivi d’une présentation pour les professionnels, en avril 2005, à la Friche Belle de Mai (salle SEITA) suivi d’une présentation publique, en septembre 2005
Répétitions à la salle de répétition du Gyptis en octobre 2004 ; au Théâtre de la Minoterie en juillet 2005 et à l’Institut français de Naples, en septembre 2005.
 

Présentation
Trois femmes s’amusent à cultiver leur apparence, mais échouent et acceptent alors de montrer ce qui se produit au sein de cet échec. Les photographies (suggérant parfois l’espace mental de ces femmes et d’autres fois utilisées comme repère canonique) dévoilent les instants intimes de leurs tentatives.
 

Trois récits qui relatent, de manière toujours distante, l’expérience d’une cohabitation possible avec ses obsessions.
Trois filles qui, de manière naturelle, admettent l’existence de leur angoisse sans pour autant avoir parcouru les méandres de l’acceptation. Cette conciliation n’est jamais traitée comme un acte héroïque, mais plutôt comme la condition inévitable pour être en vie, et ce choix-là est presque inhérent à leur nature.
 

Trois corps de trente ans qui possèdent encore toute leur vélocité, mais qui sont cernés par l’appréhension. L’espace entre ces deux dispositions annonce pour moi, le moment où le corps, après avoir transgressé la limite que lui impose le mental, va se heurter à ses propres limites. C’est un espace de tiraillement à travers lequel la chair et l’esprit raisonnable se compromettent mutuellement.
 

Trois personnalités qui désirent être quelqu’un d’autre et veulent se vêtir de manière à s’approcher un peu plus de l’objet de leur désir. Cette convoitise est pour moi une révélation intime qui est masquée dès lors que l’acte est opéré. Comme dans l’imagerie du Manga japonais érotique, lorsque le costume est enfilé ce n’est pas le corps dissimulé qui est fantasmé, mais plutôt, l’instrument de sa dissimulation.
 

Trois protagonistes qui naviguent entre la condition de l’interprète avant le jeu, celle du personnage comme figure fantasmatique, celle du technicien au service des objets et celle de l’objet comme outil d’un spectacle.
 

Trois femmes qui, au travers de toutes ces caractéristiques, s’exposent ostensiblement au regard de l’autre, même lorsqu’elles préféreraient s’éclipser. Le musicien, lui aussi sur scène, intègre leurs shows, mais pourrait aussi personnifier le public à qui tout ce jeu est destiné. Comme les spectateurs, son regard est indispensable, même s’il reste à distance.
 

Démarche
Mon regard se situe entre la vision d’un appareil photo qui, dans un cadre, permet de tout voir sans exception et celle de l’Homme qui, pour le même cadrage, effectue des sélections (focalise). Mes choix s’opèrent en fonction de ce qui se présente à mon regard, et font apparaître certaines composantes tout en préservant la totalité du cadre. Ainsi, les trois interprètes et le créateur sonore seront toujours sur scène, à vue, s’exposant ostensiblement ou au contraire cherchant à disparaître.
J’aime à utiliser le couple « apparition-disparition » dans le sens où l’existence d’une chosene prendde l’importance que dans sa fragilité, laissant transparaître son inévitable disparition.

Manon Avram