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Chorégraphes à la caméra

jeudi 22 juin et vendredi 23 juin 2006 au cinéma Le Miroir, à la Vieille Charité

une programmation Marseille Objectif Danse et Vidéochroniques

Réelles présences entre danse et arts plastiques

 

Vidéochroniques, Marseille Objectif Danse et le cinéma Le Miroir présentent deux soirées consacrées aux connexions affines entre la danse et les arts plastiques. La fabrication de l’image en mouvement dans la danse et la familiarité avec elle de travaux performatifs dans le champ des arts plastiques démontrent bien l’intrication de questionnements réciproques.
La première soirée sera consacrée à des aspects historiques et aux avant-gardes à travers des œuvres exploratoires. La deuxième soirée dévoilera la continuité de ce questionnement du langage des formes en commençant par danse pour caméra dans laquelle la captation est partie prenante de la chorégraphie. Elle se poursuivra par la présentation d’œuvres abstraites qui tentent par l’intuition et l’introspection de réinventer un langage au delà de celui communément pratiqué et acquis. Elles sollicitent par leur univers suggestif d’investir à son tour ses propres propositions. Un autre volet réunira des œuvres dans lesquelles la manipulation de la matière visuelle produit une forme de danse. Enfin, dans un quatrième volet les œuvres proposées montreront comment le corps, du danseur ou du performeur, finalement s’expose, à travers le plus littéral et universel des médiums : son propre corps.
Cette programmation rend ainsi compte des questions qui dépassent et remettent en jeu chacune des deux formes de création, en regard de leur histoire et de leurs avant-gardes, jusqu’à aujourd’hui.
 

 

Jeudi 22 juin 2006 à 17h30 Chorégraphies et avant-gardes
Das Triadische Ballett de Hannes WINKLER (reconstitution basée sur une chorégraphie de 1922 de Oskar Schlemmer), 1970, 30 min
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Le ballet triadique est une création chorégraphique d’Oskar Schlemmer, bâtie sur l’idée de la triade magique. Costumes, masques et formes-éléments ont été reproduits à partir de documents d’époque, mais avec un matériau moderne ultra-léger, qui confère une grâce aérienne aux figures rigoureusement géométriques.
 
Entr’acte de René CLAIR (avec la participation de Francis Picabia, Marcel Duchamp, Man Ray…), 1924, 22 min
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Essai surréaliste où l’on peut voir une danseuse barbue, un chasseur tyrolien, un corbillard tiré par un chameau et une course derrière un cercueil. Entr’acte a été réalisé à la demande de Francis Picabia pour être diffusé à l’entracte de Relâche, son ballet dadaïste programmé au théâtre des Champs-Élysées. Ce film fera scandale et assurera la notoriété de René Clair.
 
Tanzerische Pantominen de Suse BYK (chorégraphie : Valeska Gert),
1925, 3 min
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Passer quelques minutes à observer les gestes de Valeska Gert, c’est un peu comme assister à l’apparition d’un mythe. La danseuse rebelle se fait connaître dès les années 20. Très appréciée de l’avant-garde berlinoise, elle se produit souvent dans les cabarets avec des danses grotesques qui caricaturent la société de son temps. Son engagement et ses origines juives la contraignent à se réfugier à New-York durant le nazisme.
 
Linoleum de Robert RAUSCHENBERG (avec la participation de John Cage, Merce Cunningham…), 1966, 20 min
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Le happening se situe au carrefour de la peinture, de la sculpture, de l’architecture, du théâtre, de la danse, de la pantomime, de la musique, du cinéma. Il fait la synthèse plastique de l’information artistique de l’époque contemporaine. C’est beau et mystérieux et "doit être lu" dans la perspective de fusion créatrice des années 1960.
 
Dance de Sol LEWITT (chorégraphie : Lucinda Childs, musique : Philip Glass), 1979, 20 min (extrait)
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Du pouvoir sensuel et émotionnel du minimalisme, la chorégraphe américaine Lucinda Childs, étoile de la danse postmoderne, a mesuré les nuances les plus secrètes. Dance, conçu en 1979, en étroite collaboration avec le compositeur Philip Glass et le plasticien Sol LeWitt, reste un chef-d’œuvre de la danse du XXe siècle, d’une parfaite élégance.
 

 
Jeudi 22 juin 2006 à 19h30 Merce Cunningham #1
Variations V de Arne ARNBOM et Stan VAN DER BEEK, 1966, 47 min
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Variations V est un événement chorégraphique et télévisuel filmé entre autre par Nam June Paik - à ses débuts avec la vidéo- et dont la musique est de John Cage. Lorsqu’ils s’approchaient des capteurs placés sur la scène, les danseurs déclenchaient des événements musicaux.
 
Beach Birds For Camera de Elliot Caplan, 1993, 28 min
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De drôles d’oiseaux : les danseurs de Merce Cunningham tiennent de l’albatros, du héron et de l’aigle des montagnes. Beach Birds est une pavane frémissante sur une note sèche de piano ou un friselis de bâton de pluie, rompant la fraîcheur du silence en harmonie avec la lumière boréale de Marsha Skinner. En quête de nouvelles combinaisons gestuelles, M.C. privilégie ici l’équilibre des pliés, des arabesques vertigineuses, des attitudes longuement tenues sur la demi-pointe.
 

 
Jeudi 22 juin 2006 à 20h55 Merce Cunningham #2
Merce by Merce by Paik de Nam June PAIK, (avec Charles Atlas, Merce Cunningham, Shigeko Kubota),
1978, 30’
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« La télévision embrouille l’art dans la vie, et la vie dans l’art. Pouvons-nous inverser le temps ? » Dans ce film, un hommage au chorégraphe d’avant garde Merce Cunningham, et au maître du vingtième siècle Marcel Duchamp, Paik et ses collaborateurs questionnent l’art, la vie, et le temps, à travers la vidéo.
 
Changing Steps de Elliot Caplan et M. Cunningham, 1989, 35 min
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Changing steps est une œuvre emblématique, elle révèle de nombreuses préoccupations cruciales de l’art contemporain : l’œuvre "ouverte" modulable, l’incertitude du statut de l’objet d’art dans un rapport particulier avec les techniques de sa propre reproduction, la constitution de l’œuvre dans la perception du spectateur, etc.
 

 
Vendredi 23 juin 2006 à 16h45 Danse pour caméra
Le lys de George R. BUSBY (chorégraphie Loïe Fuller), 1934, 3 min
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Ce court métrage restauré par Renée Lichtig fait partie de « La Féérie des ballets fantastiques de Loïe Fuller ». Le parti-pris de tourner en extérieur, en lumière naturelle, donne à l’image un caractère étonnement moderne, qu’accentue encore le travelling-arrière de la caméra et le plan-séquence dans lequel s’inscrit la danse.
 
A Study In Choregraphy For Camera de Maya DEREN, 1945, 3 min
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"Le mouvement du danseur crée une géographie qui n’avait jamais existé. Avec un changement de pied, Beatty rend voisins des lieux éloignés."
Maya Deren
 
Ritual In Transfigured Time de Maya DEREN, 1946, 14 min
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"Maya Deren exprime les concepts de la psyché et de la sexualité féminine en créant trois figures mystiques inspirées des légendes Grecques. dans les séquences de danse il y a une relation formelle à Choreography for Camera.
Texte : Cherel Ito, "Films of Maya Deren", program distributor, Los Angeles.
©Maya Deren/ Cinédoc PFC 2006
 
Chrysalis de Ed EMSCHWILLER (chorégraphie : Alvin Nikolais),
1973, 21 min 30
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Grand classique, véritable vidéo de création. La danse subit ici un traitement essentiellement pictural. Les corps ne sont plus que des formes en mouvement qui emplissent l’écran : surimpressions, fantômes colorés, un modèle du genre. Point de corps charnels dans cet espace.
 
Entre d’Eux de Alain LONGUET (chorégraphie : Mark Tompkins),
1983, 12 min
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Un danseur chante et danse. Le solo se dédouble avec les ombres de lui-même.
 
Lalala Human Sex Duo N° 1 de Bernar HEBERT (chorégraphie : Édouard Lock), 1987, 7 min
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Sur une musique plutôt calme de Thunder Lizard, interprétée par David Van Tieghem, Louise Lecavalier, danseuse fétiche du chorégraphe, réputée pour ses doubles sauts périlleux en série, et Marc Béland interprètent le duo n°1 du spectacle Infante, c’est destroy, créé en 1991.
 
46 bis de Pascal BAES, 1988, 3 min
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Elle est danseuse. Lui travaille l’image vidéo, plan par plan, point par point, traitant séparément le décor et les silhouettes qui l’animent. Sur le sol pavé, deux filles glissent en dansant : effet magique d’une image tremblée sur une musique arabe pop. Solution de l’énigme : c’est l’image qui bouge les danseuses et non l’inverse, et pourtant, c’est de la captation de leur danse que s’est servi le vidéaste. Une inversion fascinante.
 
Monologue by Fumiyo Ikeda
at the end of Ottone/Ottone
de Anne Teresa DE KEERSMAEKER et Walter VERDIN, 1989, 6 min 23
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Derniers instants filmés du spectacle Ottone Ottone (1988), où Le couronnement de Poppée de Monteverdi rencontre l’univers de la chorégraphe flamande. Pour la première fois A. T. de Keersmaeker travaille avec des interprètes masculins, une pagaille émouvante s’installe entre hommes et femmes donnant lieu à des combats terribles, rythmés de musique baroque.
 
Le p’tit bal de Philippe DECOUFLÉ,
1993, 4 min
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Dans un champ d’herbes folles, sous un ciel blanc-gris, Philippe Decouflé et Pascale Houbin, accompagnés à l’accordéon, signent (parlent le langage des sourds) à leur façon "C’était bien", la chanson de Bourvil. Se superpose toute une série d’interventions loufoques entre B.D. et rébus fantaisiste. Au total, quatre minutes de pur bonheur. (Fabienne Arvers)
 
La plaque tournante de Luc RIOLON (chorégraphie : Mark Tompkins),
1991, 3 min

 
Vendredi 23 juin 2006 à 18h15 Danse abstraite
Le ballet mécanique de F. LÉGER et D. MURPHY, 1924, 14 min
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"Le Ballet mécanique date de l’époque où les architectes ont parlé de la civilisation machiniste. Il y a dans cette époque un nouveau réalisme que j’ai personnellement utilisé dans mes tableaux et dans ce film. Ce film est surtout la preuve que les machines et les fragments, que les objets usuels fabriqués sont possibles et plastiques."
"Contraster les objets, des passages lents et rapides, des repos, des intensités, tout le film est construit là-dessus. Le gros plan, qui est la seule invention cinématographique, je l’ai utilisé. Le fragment d’objet lui aussi m’a servi ; en l’isolant on le personnalise. Tout ce travail m’a conduit à considérer l’événement d’objectivité comme une valeur très actuelle et nouvelle."
Fernand Léger, In Fonctions de la Peinture. Photo ©Fernand Léger/ Cinédoc PFC 2006
 
Étude cinématographique sur une arabesque de Germaine DULAC,
1929, 7 min
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Dans l’élaboration du film, on prône d’abord l’histoire et l’on place en second plan l’image, c’est-à-dire que l’on préfère le théâtre au cinéma. Quand le rapport sera renversé, le cinéma commencera dès lors à vivre selon sa propre signification. Lutte de l’image prise au sens profond de son orchestration, contre l’erreur littéraire et dramatique.-Tout le problème du cinéma est dans ce mot « visualisation ». L’avenir est au film qui ne pourra se raconter. Le septième art, celui de l’écran, c’est la profondeur rendue sensible et visuelle, qui s’étend au-dessous de l’histoire, analogue à l’insaisissable musical. Cette conception amène nécessairement à une révision des thèmes cinégraphiques. (Conférence, 13 octobre 1928).
 
Filmstudie de Hans RICHTER, 1926, 5 min
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Un œil tourne dans l’espace. Un visage se dédouble. Des yeux multiples, énucléés, adoptent un mouvement circulaire et paraissent appeler, chez le spectateur, la naissance d’un autre regard démultiplicateur de visages, visiteur de reflets et d’instantanés, métamorphoses accompagnées de copeaux de lumière et de colonies de canards en négatif. Musique douce d’yeux et de visages.
 
Rythmus 21 de Hans RICHTER,
1921, 4 min
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Je me mis à filmer des suites de rectangles et de carrés de papier de toutes grandeurs, allant du gris foncé au blanc. Le rectangle et le carré me fournissaient une forme simple, un élément dont je pouvais sans peine contrôler le rapport avec le rectangle de l’écran. Je fis alors s’agrandir et disparaître mes rectangles et mes carrés de papier, je les fis bouger par saccades ou par glissements, non sans calculer les temps avec soin, et selon des rythmes déterminés.-Partant de là, il ne paraissait pas trop difficile de mettre chacun de ces mouvements en relation avec les autres, aussi bien du point du vue du temps que de la forme.-Je suis encore aujourd’hui persuadé que le rythme, c’est-à-dire l’articulation d’unités de temps, constitue la sensation par excellence que toute expression du mouvement dans l’art du cinéma peut procurer.
 
  Kypho de Julius PINSCHEWER et Guido SEEBER, 1925, 4 min
 

Muratti Privat de Oskar FISCHINGER,
1935, 2 min
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Ce film a été fait après la première publicité en couleurs pour les cigarettes. Ici Fischinger évite soigneusement de faire marcher les cigarettes (sauf dans une séquence où il ne résiste pas). Elles sont utilisées comme les formes abstraites des études et il les fait évoluer selon des chorégraphies abstraites (synchronisées avec la musique charmante de Mozart) que l’on peut relier aux illusions optiques de la série des Studies.
 

Studie n°9 de Oskar FISCHINGER,
1936, 3 min
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« Il s’agit du premier film d’Oskar exécuté par quelqu’un d’autre, en l’occurrence par son frère Hans. Les motifs des formes et des mouvements ont été réalisés par Oskar et Hans exécuta l’enchaînement de ceux-ci.-Les images sont synchronisées avec la Sixième danse hongroise de Brahms. Les formes délicates effectuent une charmante chorégraphie. »
William Moritz.
 
Komposition in Blau de Oskar FISCHINGER, 1935, 4 min
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Komposition partage avec les films publicitaires le même climat, mais alors que tous ses films précédents n’avaient fait appel qu’à une simple technique d’animation et explore littéralement une demi-douzaine de techniques différentes — faisant appel principalement à la pixillation de formes tridimensionnelles — et fut récompensé par des prix à Bruxelles et Venise en 1935. » William Moritz.
 

Rainbow Dance de Len LYE, 1936, 5 min
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"Un arc-en ciel apparaît derrière un homme dans une rue pluvieuse, le transformant en une silhouette colorée, et ses vêtements citadins en ceux d’un randonneur. S’élançant dans des activités estivales, il danse en une fantaisie des couleurs...
Dans ce film, le propos technique était de n’utiliser que les couleurs du système Gasparcolor, qui sont le rose, le jaune et le bleu qui constituent trois couches sur le film lui-même. Dans Rainbow Dance la couleur est utilisée de manière "spatiale" de façon à monter vers l’œil ou à s’en éloigner, ou disparaître puis réapparaître selon des rythmes colorés précis... Ici le mouvement des couleurs est une forme de contrepoint à celui des objets, des couleurs supportant celles-ci... En d’autres mots le mouvement chromatique domine tous les autres, tant picturaux que cinématiques."
©Len Lye/ Cinédoc PFC 2006
Texte : Len Lye, "Experiment in Colour",p. 47, in Figures of Motion. Len Lye. Selected Writings, édité par Wystan Curnow et Roger Horrocks, Auckland University Press et Oxford University Press, Mai 1984
 

Free Radicals de Len LYE, 1958/79, 4 min
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Avec Free Radicals (vocable emprunté à la physique des particules : les radicaux libres) Len Lye introduit une variante du "direct film" (film sans caméra) : les inscriptions sont grattées sur du film noir, graffitis de lumière trouant l’obscurité. Les effets cinétiques et rythmiques en sont accrus, des mouvements spasmodiques et vibrants dansent en rafales discontinues au son des tambours de la tribu Bagirmi, joignant leurs attaques percutantes. Des formes tournent dans l’espace, des nuées de particules lumineuses tressautent et pulsent. Une extrême économie de moyens produit un effet maximal.
D. W.
©Len Lye/ Cinédoc PFC 2006
 
Spirit de Dominique FURGÉ, 2005, 7 min 35
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Des nuées abstraites, célestes et colorées, surgissent, au milieu d’un espace sidéral immaculé. À la fascination exercée par ces images hypnotiques, succède une inquiétude grandissante à mesure que ces nuées se meuvent, ordonnées et menaçantes, jusqu’à leur conflagration finale.
 
Le silence est en marche de Pierre-Yves CRUAUD, 2001, 3 min 30
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Des barrières infranchissables limitent l’espace vital de manifestations plus ou moins humaines.
Nous assistons au développement de vies déjà réglementées.
Des voix se feront-elles entendre ?
 
AutoGene de Peter William HOLDEN, 2005, 5 min 20
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Busby Berkeley a chorégraphié des danseurs pour imiter les mouvements des machines et des inventions modernes. "AutoGene" en est l’autre face. Il s’agit d’une sorte de robot esthétique simple composé de huit parapluies modifiés montés comme un motif circulaire. Un réseau de tuyaux d’air et de câbles électriques relient ces parapluies à un ordinateur central qui permet à "AutoGene" de produire une danse chorégraphiée en musique qui érode les qualités mécaniques des machines et transforme les parapluies mondains en magiques objets animés.
 

 
Vendredi 23 juin 2006 à 19h30 Le corps manipulé

Thanatopsis de Ed EMSHWILLER (chorégraphie : Becky Arnold),
1962, 5 min 20
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Les poses du danseur Becky Arnold créent des clignotements et des vibrations de l’image juxtaposée au visage fixe de Mac Emshwiller. Un film expérimental qui produit et décrit un état d’angoisse. Des battements de cœur et des grincements de scie sur la bande son contribuent à l’intensité de l’effet. Prix spécial pour technique supérieure au festival du film expérimental, Bruxelles 1963.
©Ed Emshwiller/ Cinédoc PFC 2006
 

Water Motor de Babette MANGOLTE (chorégraphie : Trisha Brown),
1978, 7 min
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A voir une pièce de Trisha Brown on est époustouflé par le flot d’énergie et, en même temps la rigueur de la chorégraphie. C’est à Aberdeen qu’elle commence la danse, l’acrobatie, les claquettes, le ballet, le jazz. Elle étudie la technique Graham et la composition avec Louis Horst. Elle travaille avec José Limon et Merce Cunningham à l’Université du Connecticut. Puis elle se lance dans l’improvisation, avec Anna Halprin, élabore son vocabulaire personnel. Avec notamment Yvonne Rainer, Steve Paxton, elle participe dans les années 60-70, au mouvement de la Judson Church.
Trisha Brown performs Water Motor, 1978 (photograph © 1978 Babette Mangolte, all rights of reproduction reserved)
 
Tango de Zbigniew Rybczyński,
1980, 8 min 11
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Un lieu clos, une pièce vide, un ballon, un enfant... Peu à peu, à l’intérieur de ce décor d’une grande pauvreté s’accumulent les gestes les plus anodins comme les actions les plus symboliques de la vie... De la naissance à la mort, en accéléré, une vie, sur la musique répétitive du tango.
Oscar du meilleur court-métrage à hollywood en 1983
 
Dance Number 22 de Rafael MONTAÑEZ ORTIZ, 1993, 7 min 20
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"En 1957, j’ai commencé à tailler en pièces des films à coups de tomahawk et à en mettre les lambeaux dans un sac magique, que je secouais comme une crécelle en chantant. J’y plongeais ensuite la main et en sortais au hasard des morceaux de films, que je montais aléatoirement. J’ai placé la plupart des films ’rituellement’ taillés en pièces dans un feu sacrificiel, j’en ai gardé quelques-uns comme témoignage. Depuis 1957, mon ’Art’ consiste en une ’initiation rituelle’ à la participation ’réelle’ ou ’virtuelle’ qui laisse toujours de la place à l’improvisation." R .M.O.
 
Maria Muñoz de Joan PUEYO,
1992, 4 min 56
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La chorégraphie s’appuie sur un répertoire de gestes universels connectés les uns aux autres et reliés à un ressenti ou une idée. La vidéo est à la fois une interprétation libre de cette chorégraphie et un portrait hautement subjectif de son auteur, Maria Muñoz.
 
Manipuler son corps de Laëtitia BOURGET, 1997, 4 min 40
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Des mouvements photocopiés sont animés en vidéo. Manipuler son corps est une monobande chorégraphique, accompagnée d’une musique électronique répétitive. L’aspect artificiel des mouvements crée une atmosphère entre vie et mort accentuée par la musique à la fois ludique et grave. Les mouvements sont répétés, lents ou rapides et parfois interrompus, nous donnant l’impression d’observer un pantin manipulé.
 
Vol d’aluminium de Julia BOIX-VIVES,
2001, 7 min 49
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L’aluminium tourne autour du corps en spirales. Dans le mouvement la matière se fluidifie.
 
Tango salon de Julia BOIX-VIVES,
2003, 3 min 02
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La danseuse évolue avec comme partenaire une multitude de talonnettes de cordonnier en caoutchouc noir. Le vieux tango est entrecoupé par le son difficilement reconnaissable du vol expressif de ces bruyants petits objets. Ils finissent comme par magie en petites piles formées par la danseuse qui reprend brusquement sa danse solitaire comme un tic nerveux.
 
Danses de Nathalie BUJOLD, 2000/03, 10 min 52 (extrait)
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La danse, c’est le mouvement ; tout peut danser : même les capucines, le mercredi après-midi.
 
La forêt de Frédéric VAËSEN,
2003, 4 min 30
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Le film déroule ainsi plusieurs plans-séquences évoquant chacun les moments d’une journée. Dans chacun de ces plans, le modèle traverse, en même temps que le champ de la caméra, un paysage à chaque fois différent, et élabore, au gré d’apparitions et de disparitions magiques, le surprenant spectacle d’un corps proportionnellement réduit par les vastes panoramas d’une envahissante nature.
 
Bustes-Eau de Michaël Cros, 2006, 1 min 40
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Entre deux eaux, il y a deux corps… qui parfois n’en font qu’un…juste le temps d’un va-et-vient…confusément.
 

 
Vendredi 23 juin 2006 à 20h40 Geste, mouvement, action
Wall/Floor Positions de Bruce NAUMAN, 1969, 4 min (extrait)
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À la fin des années 60, Bruce Nauman termine ses études et prend un atelier à San Francisco. Il se pose alors des questions sur le rôle de l’artiste et sa véritable fonction. Il passe la plus grande partie de son temps à arpenter son atelier et commence à chercher la meilleure façon de documenter ce comportement. De cette attitude obsessionnelle, il va faire une méthode de travail. […] Sans être danseur, mais néanmoins proche des préoccupations de certains chorégraphes comme Merce Cunningham ou Meredith Monk, Bruce Nauman incorpore des gestes simples et répétitifs dans son travail.
 
Sorry Guys de Chantal MICHEL,
1997, 15 min
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L’artiste est assise dans une pièce minuscule, un simple caisson aux murs lisses et incolores, où elle tente de prendre des attitudes de plus en plus acrobatiques entre les murs, le plafond et le sol. Malgré ses limites, la boîte spatiale offre au corps des possibilités de développement étonnantes. L’artiste lutte contre la force de gravité.
 

Ytong de Maren STRACK,
1995, 4 min
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Il s’agit d’un document sur la destruction systématique d’une pierre par la danse.
 
R.D.F.D. de Éric DUYCKAERTS,
1997, 12 min
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Cette exécution chorégraphique fantaisiste reflète l’agacement de l’artiste devant le genre artistique qu’est devenu la vidéo-danse. Pour comprendre ce qui le dérangeait, il s’est engagé à réaliser lui-même une chorégraphie et à l’exécuter. Eric Duyckaerts, avec toute son incompétence dans ce domaine, parodie la gestuelle d’un danseur contemporain sur un ton léger et humoristique
 
Tango de Franck et Olivier TURPIN,
1998, 5 min 10
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À travers les objets qu’ils conçoivent, fabriquent et mettent en scène dans le cadre de leurs vidéos, Franck et Olivier Turpin mènent une réflexion sur leur propre gémellité. Dans la série intitulée "Les siamoiseries", ils déambulent dans différents décors vêtus de costumes les rattachant l’un à l’autre et contraignant leurs mouvements.
 
Le doubre de Laurent VICENTE,
2000, 1 min
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Le souvenir du skate et de ses sensations restent un élément récurrent dans l’appréhension de l’environnement par Laurent Vicente. Cette vidéo définit partiellement le désir de l’artiste de reconstruire selon sa volonté un monde “skatable” malgré des systèmes établis autour de lui.
 

Keep It Fun For Yourself de Yan DUYVENDAK, 1995, 5 min 51 (extrait)
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Des chansons existantes qui parlent de l’art sont reprises telles quelles par cœur et chantées a capella du début à la fin.
 
Dance With Trees de Jozef ROBAKOWSKI, 1985, 2 min 30
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Enregistrement spontané d’une danse que l’auteur a saisie entre deux arbres en caméra subjective. La nature sensible de cette captation visuelle est renforcée par le son mélodique.
 
Two Dogs And A Ball de William WEGMAN, 1975, 2min 30
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C’est dans son atelier que William Wegman simule quelques leçons de pédagogie accompagné de son chien, son spectateur, son étudiant : Man Ray. Jeu sur la synchronisation son/image, spectateur/auditeur, distanciation ironique sur toute la tradition du travail en atelier, sur la multitude de discours sur l’art, le conceptualisme, le minimalisme, mais aussi sur l’art vidéo et tout son attirail d’effets spéciaux.
S.M.
 
Les danseuses de la mer de Jean PAINLEVÉ, 1956, 14 min
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Comparaison de la biologie, de la locomotion et de la reproduction des étoiles de mer et des ophiures. Elégantes évolutions en musique.

 

 
Programmation : Édouard Monnet et Josette Pisani
Texte : Bénédicte Chevallier
Avec l’aimable soutien des artistes, Rosas A.T. de Keersmaeker (Bruxelles) et du Centre du film sur l’art (Bruxelles) et la collaboration de la Cinémathèque de la danse, Cinédoc/Paris Films Coop, Light Cone, Montévidéo, Electronic Arts Intermix, Pathé, vidéo-Data Bank, BDV, v-tape