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Raimund Hoghe

www.raimundhoghe.com

« Jeter son corps dans la bataille », a écrit Pier Paolo Pasolini. Ce sont ces mots qui m’ont inspiré à monter sur la scène. Mes autres sujets d’inspiration sont la réalité qui m’entoure, le temps dans lequel je vis, ma mémoire de l’histoire, les gens, les images, les sensations, la puissance et la beauté de la musique ainsi que la confrontation avec le corps - qui dans mon cas, ne répond aux idéaux conventionnels de beauté. Voir sur la scène des corps qui s’éloignent de la norme est important - non seulement du point de vue de l’histoire, mais aussi du point de vue de l’évolution actuelle qui tend à rabaisser le statut de l’homme à celui d’artefacts ou d’objets design. Et quant au succès : il importe avant tout d’être capable de travailler et de poursuivre son propre chemin - avec ou sans succès. Je fais simplement ce que j’ai à faire.

Raimund Hoghe


 

Raimund Hoghe est né à Wuppertal. Il a commencé sa carrière en écrivant pour l’hebdomadaire allemand Die Zeit des portraits de petites gens et de célébrités, rassemblés par la suite dans plusieurs livres. De 1980 à 1990, il a été le dramaturge de Pina Bausch au Tanztheater Wuppertal, ce qui a également donné matière à la publication de deux livres.
 

Depuis 1989, il s’est attelé à l’écriture de ses propres pièces de théâtre qu’ont jouées divers acteurs et danseurs. En 1992 débute sa collaboration avec Luca Giacomo Schulte qui est à ce jour son collaborateur artistique. C’est en 1994 qu’il monte en personne sur la scène pour son premier solo Meinwärts qui forme, avec Chambre séparée (1997) et Another Dream (2000), une trilogie sur le XXe siècle.

Le premier solo Meinwärts (1994) de Raimund Hoghe s’inspire de la vie et de l’œuvre du ténor juif Joseph Schmidt dans les années 40. Chambre séparée traite de son enfance dans l’Allemagne du miracle économique, encore hantée par le spectre du nazisme. Another Dream s’articule autour de la renaissance des années 60.

Parallèlement à son parcours théâtral, Hoghe travaille régulièrement pour la télévision. En 1997, pour le compte de la WDR (la télévision ouest-allemande) il met en scène Der Buckel, un autoportrait long de soixante minutes. Ses livres ont été traduits en plusieurs langues et de nombreux pays d’Europe, ainsi que le Japon et l’Australie, l’ont invité à donner ces spectacles.

Il vit à Düsseldorf et a reçu plusieurs prix, dont le "Deutscher Produzentenpreis für Choreografie" en 2001, le "Prix de la critique Francaise" en 2006 pour Swan Lake, 4 Acts dans la catégorie "Meilleur spectacle étranger". Au cours de l’année 2008, les critiques du magazine ballet-tanz le consacrent "Danseur de l’année". En 2019, le ministre français de la Culture le nomme "Officier de l’ordre des Arts et des Lettres". Cette récompense a été décernée à Raimund Hoghe en reconnaissance de sa contribution extraordinaire à la collaboration culturelle entre l’Allemagne et la France.

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Le théâtre-danse de Raimund Hoghe, explicitement politique, n’est pas moins préoccupé de recherche formelle. Dans ses pièces minimalistes, la sévérité rituelle du théâtre japonais s’allie à l’art américain de la performance, à l’expressionnisme allemand et à son propre intérêt pour l’émotion humaine et le domaine sociopolitique. De courts textes anecdotiques mettent en exergue les contradictions de l’époque et les petites et grandes aspirations qui portent l’humanité. L’action scénique est toujours présentée sous la réserve de l’abstraction et l’émotion ne s’exprime que par le biais de chansons populaires, soigneusement sélectionnées par Hoghe selon le sujet, la matière et l’époque.
Il formule ses souvenirs de sorte que les événements historiques nous touchent sous la forme de moments subjectifs, dans la plus grande intimité. Son corps et sa bosse, qui ne répondent pas aux normes de la société, deviennent les gardiens d’un lieu privilégié, ouvert à nos propres souvenirs. Entre les choses, les mots et les chansons, il ménage un espace de liberté pour ses propres souvenirs et moments affectifs : de grands moments de réflexion, dont l’humour n’est jamais absent.

Gerald Siegmund
(Traduction Monique Nagielkopf)
Sacre : The Rite of Spring La Marseillaise - 05/10/05 (PDF - 1.5 Mio)

Sacre : The Rite of Spring La Provence - 04/10/05 (PDF - 3.9 Mio)

Sacre : The Rite of Spring La Marseillaise - 03/10/05 (PDF - 3.3 Mio)