14-15 mars, 5-6 avril, 5-6 mai 2011, à l’ESBAM
Workshop dirigé par Laurent Pichaud destiné aux étudiants de l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Marseille
En inauguration du workshop à l’ESBAM, Laurent Pichaud a présenté le solo lande part.
quelques données
Les lieux que je décide d’investir n’ont pas besoin de danse
le site qui existe, existait, existera sans la danse, contient toutes sortes de lisibilité – architecturales, sociologiques, mémorielles, culturelles –, ma pratique de l’in situ se doit d’intercepter ces lisibilités, et non de les esquiver, ou pire, de les illustrer.
dans l’in situ que je pratique,
la scène c’est le champ de vision de chaque spectateur
le but n’est pas de transformer le site choisi en un théâtre
c’est en ce sens que ma pratique de l’in situ ne peut s’apparenter aux disciplines dites des “arts de la rue”.
il ne m’intéresse pas de reproduire des codes de représentations d’origine théâtrale dans un site non spectaculaire
le risque est trop grand de transformer le site en décor
j’aime activer la part chorégraphique du regard du spectateur
il y a un jour, tous les jours, où le travail de création doit cesser de s’identifier à des composants extérieurs : modèles, référents... et accepter de s’identifier à son propre inconnu.
la peur du vide, cet espace trop grand qui nous échappe, qui mesure notre petitesse, et que l’on veut donc combler, réduire à notre échelle, nous empêche d’apprécier la qualité de cet inconnu.
Le site, encore une fois parce qu’il n’a pas besoin de ce qu’on lui propose mais qui sait nous accueillir, nous assure que la démarche artistique échappera au prévisible, au déjà-su, au reproductible
et un postulat
dans la pratique de l’in situ de ce workshop
les sites choisis seront autant physiques que métaphoriques :
des lieux-locaux de l’École
des lieux-œuvres d’autres artistes
nous poserons et expérimenterons équivalence et simultanéité entre :
regarder et être regardé
cadrer et être cadré
présenter et être présenté
Laurent Pichaud