Locale

Locale, 1979, 29’, couleur, 16 mm
réalisation Charles Atlas chorégraphie Merce Cunningham musique Takehisa Kosugi, Interspersion costumes Charles Atlas interprètes Karole Armitage, Louise Burns, Ellen Cornfield, Meg Eginton, Susan Emery, Lisa Fox, Lise Friedman, Alan Good, Catherine Kerr, Chris Komar, Robert Kovich, Joseph Lennon, Robert Remley, Jim Self
 
1ère projection publique le 24 février 1980 à New York

 
Première chorégraphie de Cunningham pour le cinéma [à distinguer de la vidéo].
Grâce au steadycam, la caméra de Charles Atlas peut se glisser à l’intérieur même du mouvement et donner un exemple de chorégraphie pour et par la caméra.
Des rideaux, un lino et des stores aux fenêtres transforment en boîte noire le studio de Wesbeth. La compagnie [quatorze danseurs sans Cunningham] est divisée en deux, en partie pour des raisons économiques : seule une moitié est présente sur le tournage. Plusieurs semaines de préparation sont nécessaires à Cunningham et Charles Atlas, car le projet est particulièrement complexe.

Jusqu’alors, ils avaient principalement travaillé avec une caméra fixe, en veillant à éviter tout montage superflu. Ils sont maintenant prêts à explorer les mouvements de caméra. Ils veulent qu’elle se déplace le long de, autour et parmi les danseurs, à des vitesses différentes, et ses mouvements doivent être chorégraphiés aussi précisément que ceux des danseurs. Trois sortes de caméra sont utilisées : un Steadicam, une Dolly Movieola à quatre roues motrices et une Dolly Telemac sur un bras à hauteur modulable. Cet équipement coûte cher à la location, limitant d’autant la durée de répétitions et de tournage. La logistique est donc imaginée sur le papier aussi à l’avance que possible. Atlas dispose d’un week-end sans les danseurs pour se familiariser avec le matériel loué.
Dans la première section de Locale, la caméra se déplace d’avant en arrière et de haut en bas dans la longueur et la largeur du studio, parfois à une vitesse vertigineuse. Elle est filmée pratiquement en une seule prise ; les coupes nécessaires sont faites aussi discrètement que possible, en général quand la caméra passe sur un mur neutre.
La deuxième section commence par de brefs moments séparés par des coupes, avec un mouvement plus fluide. Par la suite, la caméra se déplace de nouveau : elle exécute à un moment une révolution complète, cherchant les danseurs dans les recoins ou captant leur reflet dans un miroir.
Les costumes sont conçus par Atlas, « qui a choisi, écrit Karen Carreras, les teintes de la mire à la télévision en les combinant aux divers gris de la mire des moniteurs noir et blanc ».