Focus Maguy Marin | film

Maguy Marin : Retour sur Umwelt, 2006, 75’
réalisation Xavier Baert / Cinémathèque de la Danse
 
Ce programme, conçu avec Maguy Marin, comprend des images issues de ses pièces, ainsi que d’autres séquences [films ou captations] qui éclairent son parcours :
 

La Jeune Fille et la Mort (1979), avec Christiane Glik et la cie Maguy Marin musique Franz Schubert réalisation Mirto Storni
May B (1981), avec la cie Maguy Marin musique Franz Schubert, Gavin Bryars réalisation Charles Picq et Luc Riolon
duo d’Eden (1986) avec Cathy Polo et François Cornet bande son Maguy Marin, Yves Boucher, Pierre Colomer réalisation Jacques Kerhuel et Luc Riolon
Cortex (1991), avec la cie Maguy Marin musique Denis Mariotte réalisation Luc Riolon
Ram Dam (1995), avec la cie Maguy Marin musique Denis Mariotte réalisation Luc Riolon
Points de fuite (2001), avec la cie Maguy Marin musique Denis Mariotte réalisation Luc Riolon
Films chronophotographiques d’Étienne-Jules Marey et Georges Demenÿ (1889-1893)
Répétitions d’Umwelt, Centre Chorégraphique National de Rillieux-la-Pape, septembre 2006 réalisation Xavier Baert / La Cinémathèque de la Danse
Umwelt (2004) avec la cie Maguy Marin conception–exploration scénique Maguy Marin
 

Umwelt, pièce de Maguy Marin créée en novembre 2004 et régulièrement représentée depuis, a suscité de la part du public des réactions très vives, parfois violentes.
 

« J’ai été profondément atteinte, blessée, pire même. Aujourd’hui je suis en colère. Vraiment. J’en veux à ceux qui voient des spectacles graves et qui les nient en pensant que, ma foi, ils n’ont pas besoin de ça, que les temps sont assez difficiles pour ne pas avoir à se prendre la tête au théâtre ou en danse.
J’entends des spectateurs dire qu’ils cherchent à s’évader, je comprends et en même temps je ne peux pas leur donner raison, ni la danse, ni le théâtre ne peuvent servir à ça. »

En dépit de ces réactions, Umwelt n’est pas une pièce de rupture dans le parcours de Maguy Marin. Pour décrire la littéralité du geste quotidien, Maguy Marin retrouve le dispositif d’intermittence propre au pré-cinéma : comme le zootrope, tambour en rotation dont les fentes permettent de reconstituer un mouvement, les panneaux d’Umwelt font de l’intervalle le mode d’apparition du geste.
Si la simplicité du dispositif et la quotidienneté des gestes qu’on y trouve procèdent d’un lent travail d’épure, on peut en retrouver des germes et des esquisses très tôt et tout au long de son œuvre, travaillée, notamment, par l’idée que la danse n’est pas simplement un spectacle, mais une forme d’engagement dans le monde.