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Bernard Bloch

Fondateur de compagnies

Metteur en scène, comédien, traducteur (anglais et allemand) et auteur, j’ai fondé ou co-fondé cinq troupes de théâtre depuis 1971. Ma carrière se confond avec la belle histoire des compagnies indépendantes dont la richesse fait la singularité et la pertinence de notre paysage théâtral.

 Le Théâtre de la Reprise

Mon premier spectacle professionnel date de 1970 : Les prisonniers de la baie des cochons de H.M. Enzensberger sera mis en scène par Gaston Jung et me permettra de rencontrer trois des personnalités marquantes du théâtre d’art et de politique des années 70/80 : Robert Gironès, Jean-Paul Wenzel et Jean-louis Hourdin, avec lesquels je fonde Le Théâtre de la Reprise auquel Denis Guénoun, ami de jeunesse et camarade de pensée, viendra s’adjoindre comme dramaturge et co-metteur en scène. Notre premier spectacle Playa Giron 71 a marqué le festival d’Avignon cette année-là.

 L’Attroupement

Quatre ans plus tard, en 1975, c’est avec Denis Guénoun et Patrick Le Mauff que je fonde à Strasbourg, L’Attroupement, une compagnie qui, parallèlement au travail de Jean-Pierre Vincent à la tête du TNS, a profondément marqué la vie théâtrale de la fin des années 70. L’Attroupement fut pour moi une expérience déterminante sur le plan artistique et humain. C’est là que j’ai appris toutes les facettes de mon métier, c’est à l’Attroupement que se sont posées les questions qui sont au fondement même de la légitimité du service public et qui continuent à être au centre de mes préoccupations. Mais, au bout de trois années de vie communautaire d’une intensité et d’une exigence parfois surhumaines, je quitte la compagnie.

 Le Scarface Ensemble

Quand l’Attroupement s’installe à Lyon en 1978, je décide de rester en Alsace pour fonder avec Elizabeth Marie et Ismaïl Safwan Le Scarface Ensemble. Notre premier spectacle Nous irons tous à Cappella connaîtra un succès qui lui assurera une belle carrière (3 ans d’exploitation). Fondé à Strasbourg en 1979, subventionné dès 1982 par le ministère de la culture, Le Scarface Ensemble s’installera à Mulhouse en 1985. Nous y créerons 12 spectacles jusqu’en 1993 et y mènerons une passionnante expérience d’implantation dans une ville réputée difficile. Ville où le Front national réalisait au début des années 90, des scores atteignant 37 % des votants ! ! ! Déçu par les archaïsmes de l’élite locale et attiré par le bouillonnement intellectuel et artistique de Paris et de sa banlieue, je quitte le Scarface ensemble et l’Alsace, pour m’installer en 1993 en région parisienne.

 Le Réseau (théâtre) et (CAP)*

C’est en 1996 que je fonde Le Réseau (théâtre), compagnie que je dirige encore actuellement et qui est implantée à Montreuil (Seine-Saint-Denis) depuis 1999. Conventionnée par la Drac Ile de France depuis 1997 et par la région Ile de France depuis 2005, la compagnie aura créé 17 spectacles de 1996 à 2015, que j’ai tous mis en scène.

En 2003 enfin, tout en restant directeur artistique du Réseau (théâtre), je deviens l’un des membres fondateurs de (CAP)*, une coopérative artistique de production réunissant sept artistes de différentes disciplines (théâtre, cinéma, littérature, danse et arts plastiques). (CAP)* partage avec Le Réseau (théâtre) et Le Cartel de Philippe Lanton, l’usage et la charge d’une salle de répétition de 120m2. Cette salle héberge, outre nos répétitions, des ateliers ouverts à la population, des projections de films inédits des cinéastes de la coopérative et diverses présentations publiques (maquettes de spectacle, conférences, séminaires, lectures ou installations d’arts plastiques…).

Depuis 2004, de la création de Lehaïm – à la vie ! d’après Portraits juifs de Herlinde Koelbl, au Chercheur de traces d’après la nouvelle éponyme d’Imre Kertész en passant par Le ciel est vide d’Alain Foix, le travail de la compagnie s’articule autour d’une question que l’on pourrait formuler ainsi : Où est le mal ? Autrement dit qu’est-ce qui fait que le vingtième siècle a produit autant d’abominations alors que les progrès scientifiques et techniques, les avancées de la pensée universelle, l’émancipation morale et politique n’ont jamais été aussi spectaculaires et prometteurs.

Toutes les religions, toutes les convictions, qu’elles soient religieuses ou laïques, – si l’on excepte celles qui se fondent sur l’exclusion de l’autre -, prétendent œuvrer à l’amélioration du genre humain, à la bonification du monde. Comment se fait-il alors que les religions (et les idéologies) soient si souvent, – aujourd’hui plus qu’hier et espérons-le, moins que demain ! – facteurs de haine, de destruction et de malheur ?

 Metteur en scène et comédien

Le théâtre, le cinéma, la télévision

Depuis 40 ans que je prétends être un homme de l’art, j’ai tenu, par goût plus que par nécessité, à mener de front ma carrière de metteur en scène et celle de comédien J’ai ainsi travaillé avec des metteurs en scène aussi prestigieux que Jacques Lassalle, Bernard Sobel, Jean-Pierre Vincent, Matthias Langhoff, Elizabeth Marie, Jean-Paul Wenzel, Jean Lacornerie, Daniel Emilfork, Jean Jourd’heuil,…, ou, plus récemment, avec de jeunes metteurs en scène comme Arnaud Meunier, Agnès Bourgeois, Philippe Lanton ou Vincent Goethals. Cette fréquentation / confrontation intime avec les univers d’autres artistes est l’un des éléments fondateurs de mon travail d’artiste.

Le fait d’avoir également travaillé sous la direction de cinéastes comme Ken Loach, René Féret, Richard Dindo, Yves Boisset, Jeanne Labrune, Marcel Bluwal, John Frankenheimer, Anne Fontaine, Jean-Pierre Limosin ou Jacques Audiard, Thomas Vincent, Edwin Baily, Solveig Anspach ou Philippe Leguay …m’a permis de connaître dans ma chair, cet art dans l’ignorance duquel il est impossible aujourd’hui d’appréhender le monde. Le public auquel tout spectacle se propose est en effet forcément « sous l’influence » (pour ne pas dire sous influence) du langage cinématographique.

 Traducteur, adaptateur, auteur : au centre, le texte

J’éprouve envers la littérature, qu’elle soit théâtrale, romanesque ou théorique une attirance et un respect qui sont, avec un souci parfois obsessionnel du bien commun et l’amour de la vie, au fondement de mon inspiration d’artiste citoyen.

 Un théâtre de création

Sur les près de 30 spectacles que j’ai montés, les 3/4 sont des mises en scène de textes inédits. Outre Vaterland, le pays de nos pères que j’ai co-écrit avec Jean-Paul Wenzel (et qui a obtenu en 1983 le prix de la critique pour la meilleure création en langue française), j’ai moi-même écrit une dizaine d’adaptations et/ou de traductions dont six ont été publiées chez Actes Sud, à l’Arche ou à Théâtre ouvert. Ces textes sont des traductions d’auteurs étrangers (Fassbinder, Tom Murphy, Martin McDonagh) ou des adaptations de textes non théâtraux, notamment Le prince et le marchand d’après l’Idiot de Dostoïevski, Palabres d’après Le banquet de Platon , Lehaïm-à la vie ! d’après Portraits Juifs de Herlinde Koelbl , Le chercheur de traces d’après Imre Kertész.