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Marie Wigman

Mary Wigman avait vingt-quatre ans quand elle a entrepris sa formation en danse. Malgré ces débuts tardifs, elle est devenue l’une des grandes pionnières de la danse moderne allemande, un courant connu sous le nom d’Ausdruckstanz.
 
Après avoir suivi les cours de l’école d’Émile Jaques-Dalcroze, Wigman a travaillé auprès du théoricien de la danse Rudolf von Laban, qu’elle a aidé à mettre au point son système de notation chorégraphique, en plus de danser pour lui et de bénéficier de son enseignement. En 1914, elle a présenté son premier récital de danse en solo. Six ans plus tard, elle a ouvert une école à Dresde pour y enseigner sa technique de « danse libre », fondée sur des improvisations structurées. Plusieurs de ses élèves sont devenus des danseurs modernes de premier plan, notamment Gret Palucca et Harald Kreuzberg.
 
Wigman excellait à créer des solos. Sa Danse de la sorcière (1926) et son Tourbillon de la monotonie (1926) sont reconnus comme des classiques du genre. Elle a aussi chorégraphié des œuvres de groupe comme Totenmal (1930). Dans les années 1930, Wigman a effectué trois tournées en Amérique du Nord, soulevant l’enthousiasme de la critique. L’impresario américain Sol Hurok a pris des dispositions pour qu’une antenne de l’école de Wigman soit ouverte à New York sous la direction d’Hanya Holm, une protégée de Wigman.
 
Wigman est restée en Allemagne après la prise du pouvoir par les nazis en 1933. En 1936, elle était au nombre des chorégraphes invités à créer Jeunesse olympique, vaste spectacle à la gloire du Reich présenté dans le cadre des tristement célèbres cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques de Berlin. Plus tard, Wigman allait tomber en disgrâce et subir les foudres du régime national-socialiste.

En 1942, elle a monté son dernier concert de danse et a déménagé à Leipzig. Quelques années après la Seconde Guerre mondiale, elle s’est fixée à Berlin Ouest, où elle a rouvert son école. L’héritage de Wigman a été redécouvert dans les années 1970 avec l’émergence du Tanztheater, un style étroitement associé à la chorégraphe Pina Bausch.