ressources Boris Charmatz spectacle manger

manger

samedi 28 février de 11h à 18h | dimanche 1er mars de 11h à 17h | mucem

coréalisation mucem | marseille objectif DansE

Créé à la Ruhrtriennale - International Festival of the Arts 2014
production Musée de la danse / Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne – Direction : Boris Charmatz. Association subventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC / Bretagne), la Ville de Rennes, le Conseil régional de Bretagne et le Conseil général d’Ille-et-Vilaine.
coproduction Ruhrtriennale - International Festival of the Arts, Théâtre National de Bretagne-Rennes, Théâtre de la Ville et Festival d’Automne à Paris, steirischer herbst-Graz, Holland Festival-Amsterdam, Kunstenfestivaldesarts-Bruxelles, Künstlerhaus Mousonturm Frankfurt am Main
remerciements Alexandra Vincens, Imane Alguimaret, Marguerite Chassé, Noé Couderc, Lune Guidoni, Hypolite Tanguy, les étudiants de P.A.R.T.S. (Bruxelles) et du Master-Studiengang Performance Studies (Université d’Hambourg)

chorégraphie Boris Charmatz interprétation Or Avishai, Matthieu Barbin, Nuno Bizarro, Olga Dukhovnaya, Julien Gallée-Ferré, Christophe Ives, Mark Lorimer, Mani A. Mungai, Maud Le Pladec régie générale Mathieu Morel arrangements et travail vocal Dalila Khatir production Sandra Neuveut, Martina Hochmuth
 
matières sonores Ticket Man, The Kills ; Hey Light, Animal Collective ; King Kong, Daniel Johnston ; Leisure Force, Aesop Rock ; Je t’obéis, Sexy Sushi ; La Folia, Arcangelo Corelli ; Symphony n°7, Ludwig van Beethoven ; Qui habitat,, Josquin des Prez ; Three Voices, Morton Feldman ; Lux Alternae, György Ligeti
texte Le bonhomme de merde in L’Enregistré, Christophe Tarkos, P.O.L., 2014
 

C’est avec un grand plaisir que nous nous associons au MUCEM pour la présentation de la dernière création de Boris Charmatz, manger.
Cette coproduction signe le premier partenariat entre nos structures.
 

Boris Charmatz a été invité dans des musées aussi prestigieux que le MOMA à New York en 2013.
Il prépare un événement qui aura lieu à la Tate Modern à Londres, les 15 et 16 mai prochain, If Tate Modern was Musée de la danse ?
 

Pour clore l’exposition Food au Mucem, Boris Charmatz et les danseurs de manger présentent une version décomposée de leur chorégraphie. Dans la dernière salle de l’exposition se succèdent les solos à l’origine de la partition collective, pendant laquelle ils ingurgitent sans fin des feuilles de papier A4. Cette version intime, de proximité, est testée pour la première fois, à Marseille, pour ajouter une œuvre vivante dans l’exposition et affirmer la vocation expérimentale de ce nouveau lieu. Venez découvrir cette performance non-stop où les danseurs chantent la bouche pleine !
 

« Chorégraphe et directeur du Musée de la danse – institution hybride qui digère les formats et décadre les corps –, Boris Charmatz soumet la danse à des contraintes formelles qui redéfinissent le champ de ses possibilités : canon potentiellement infini de gestes dans Levée des conflits, corps d’enfants inertes, animés par des adultes dans enfant… La scène lui sert de brouillon où jeter concepts et concentrés organiques, afin d’observer les réactions chimiques, les intensités et les tensions naissant de leur rencontre. Avec manger, c’est le centre de gravité du mouvement qui se trouve déplacé : comment mouvoir le corps non à partir des yeux, des membres, mais de la bouche ? Faire de cette béance un cadre perceptif à part entière ? Carrefour où se mélangent nourriture, voix, souffle, mots, salive, la bouche est un lieu de circulation où l’intérieur et l’extérieur, le moi et l’altérité se rencontrent, se goûtent, se jaugent, s’échangent, s’ingèrent. En saisissant cette métaphore comme moteur chorégraphique, Boris Charmatz balise un champ général de l’oralité : pâte mâchée, avalée, la matière physique se fait mixture proliférante. Ça bouffe, ça chante, ça se goûte, s’entremêle, ça rayonne de bouche en bouche jusqu’à envahir tout l’espace. Dans ce mouvement continu d’ingestion surgissent des mélodies mastiquées, des tableaux de chair, des sculptures de voix, de nourriture et de peaux, esquissant un horizon collectif et sensuel. À la frontière de l’installation mouvante et de l’objet sonore indéterminé, manger est un « réel avalé », une utopie déglutie : une lente digestion du monde. »
 

Gilles Amalvi


texte extrait du programme du Festival d’Automne à Paris, et du Théâtre de la Ville-Paris