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La république Marseille

un film de Denis Gheerbrant, 2009

vendredi 17 mai 2013 | 23h-5h | toit-terrasse friche la belle de mai
 
attention changement pour cause d’intempéries :
21h-3h | studio friche la belle de mai
 

 

réalisation, image, son, montage Denis Gheerbrant
production Richard Copans, Les Films d’Ici et Alexandre Cornu, Les Films du Tambour de Soie
direction de production Sylvie Henrion et Cécile Peyre
mixage Nikolas Javelle
coproduction Martigues Communication
avec le soutien du Fonds d’Aide à l’Innovation Audiovisuelle du Centre National de la Cinématographie, de la PROCIREP - Société des Producteurs et de l’ANGOA, de la Région Provence Alpes Côte d’Azur, en partenariat avec le CNC
avec la participation du CNC
et le soutien du Fonds Images de la Diversité
distribution Éditions Montparnasse Fleur Delourme

Documentaire de Denis Gheerbrant, sorti en salle en octobre 2009.
 
La république Marseille [360’] est composé de sept films
 
La Totalité du monde - 14’ - visa n°123932
Les Quais - 46’ - visa n°123933
L’Harmonie - 53’ - visa n°123934
Les Femmes de la cité Saint-Louis - 53’ - visa n°123935
Le Centre des Rosiers - 64’ - visa n°123936
Marseille dans ses replis - 45’ - visa n°123937
La République - 85’ - visa n°122897
 

« ...au moment où le maître, le colonisateur proclament "il n’y a jamais eu de peuple ici", le peuple qui manque est un devenir, il s’invente…il reste à l’auteur la possibilité de se donner des intercesseurs, c’est-à-dire de prendre des personnages réels et non fictifs, mais en les mettant eux-mêmes en état de "fictionner", de "légender", de "fabuler" ; l’auteur fait un pas vers ses personnages mais les personnages font un pas vers l’auteur : double devenir. La fabulation n’est pas un mythe personnel, mais ce n’est pas non plus une fiction personnelle : c’est une parole en acte, un acte de parole par lequel le personnage ne cesse de franchir la frontière qui séparerait son affaire privée de la politique, et produit lui-même des énoncés collectifs. »

Gilles Deleuze, Cinéma 2, L’image temps, p.283


 

La république Marseille nous emmène à travers sept univers qui composent une ville comme une république, celle des dockers, des militants ouvriers, des femmes d’une cité jardin ou des habitants d’une énorme cité ghetto et, dans ses replis, à la rencontre de tout un peuple, ancien junkie, boxeur, ou toutes jeunes filles devant la vie.
La République, une grande artère du centre ville. Face à une violente opération immobilière, toutes ces histoires viennent se rejouer.
 
 

La totalité du monde
quel cinéaste ne rêverait pas d’en saisir, ne serait-ce qu’une bribe ? C’est un peintre qui emploie cette expression. Avant, fils d’ouvrier, il a été ouvrier, puis docker. Et sur ces mondes, il porte un regard à la fois intérieur et décalé. Un petit film pour commencer,
comme pour ajuster notre regard.
 

Les quais
c’est l’univers de Rolf, « docker de l’Estaque », comme une double identité, celle du port, d’une histoire qu’il légende, et celle d’un quartier populaire, ouvrier, toutes immigrations brassées, ouvert sur la mer. Blessé au travail, il reprend après deux ans d’inaction. Mais Roger - ancien dirigeant syndical à l’époque où les dockers bloquaient les armes pour l’Indochine - n’entretient guère d’espoir quant à l’avenir du port. Et l’Estaque de Rolf est en train de bien changer.
 

De L’Harmonie
de l’Estaque, à cent mètres de chez Rolf, on pourrait dire que c’est un fief, celui des anciens dirigeants de la cellule locale du Parti Communiste entrés en dissidence. On y vient de tous les quartiers alentour pour jouer au Loto et des jeunes y apprennent à chanter des airs d’opéra. Mais l’harmonie de l’Estaque-gare ce sont d’abord des femmes et des hommes ensemble. Et l’idéal politique toujours, ravivé par les élections qui remettent en jeu un siège de député tenu par les communistes depuis soixante dix ans.
 

Les femmes de la cité Saint-Louis
une cité jardin que les habitants, de génération en génération, depuis 1926, se sont appropriés pour en faire un petit monde, ouvrier, joyeux et combatif. Une société de femmes ? En tout cas, ce sont maintenant les femmes qui défendent leur désir de société, au moment où l’organisme HLM qui gère la cité veut mettre les maisons en vente.
 

Le centre des Rosiers
une cité de la fin des années cinquante, avec ses grandes barres de béton brut, a quelque chose d’une forteresse. Le chômage, le commerce de drogue, la concentration de toutes les misères du monde feraient exploser cette cité, s’il n’y avait une formidable force de vie : l’aspiration tout simplement à aimer, gagner sa vie et faire partie de la société. Ce n’est rien d’autre que cela qui se joue ici : le centre des Rosiers est un centre social.
 

Marseille dans ses replis
un trajet, des usines du nord de la ville au bord de mer, la caméra comme un carnet de croquis à la main. Marseille invisible, comme cette femme qui se cache pour mieux libérer sa parole. « Marseille après la catastrophe » : un rescapé des années drogue et sida, des jeunes dans un club de quartier et à la boxe, deux amis qui ont monté leur boîte après la faillite de leur entreprise de décolletage, des jeunes filles au bord de leur adolescence….
 

La République
à Marseille, c’est une artère de l’époque haussmannienne rachetée par deux groupes immobiliers. Elle se doit alors d’être embellie et la mairie la pare d’un tramway pour en faire le symbole d’une « reconquête du centre-ville ». Les habitants se parlent, se réunissent pour échanger leurs expériences et apprendre à se défendre. Ils étaient censés disparaître, ils se révèlent. Vincent, Jules et Monique, Madame Ben Mohamed et Madame Cary, certains ont un passé politique, d’autres pas, certains ont eu une vie tumultueuse, d’autres pas, c’est une petite république qui se monte là.
 

texte_Alessi_Del_Umbria  (PDF - 30.7 kio)
entretien_avec_Denis_Gheerbrant  (PDF - 590.7 kio)
Le Monde_7-oct-2009  (PDF - 1 Mio)
L'Humanité_7-oct-2009  (PDF - 1.1 Mio)
La Croix_7-oct-2009  (PDF - 139.9 kio)
Télérama_oct-2009  (PDF - 138 kio)