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Valeska Gert, une exposition...et des films

du 9 au 31 mai 1988
ancienne Salle des Ventes, 45 rue d’Aubagne 13001

Conception Maïté Fossen, réalisation Francine Zubeil.
Co-production marseille objectif DansE, compagnie A7, Centre Culturel de Berre l’Etang.

[exposition]
Tous les jours de 12h à 18h sauf le dimanche - Entrée libre -
Vernissage le 9 mai à 18h30

[films]
16 mai à 20h45

Berlin, symphonie d’une ville, de Walter Ruttman

Rien que pour le plaisir, rien que pour le jeu (Nur zum Spaß, nur zum Spiel), un portrait de Valeska Gert par Volker Schlöndorff

Film inédit d’un solo de Valeska Gert

Elle est peu connue en France et certainement plus des cinéphiles que des gens de spectacles. Valeska Gert danse, joue au théâtre et au cinéma, dessine des vêtements, écrit des livres, des articles pour les journaux. elle rencontre dans son travail Reinhart, Martin, Kokoshka, Toller, Wedekind, Brecht, Louise Brooks, Greta Garbo, Marlene Dietrich, Grosz, Pabst, Renoir... et plus tard Fellini, Schlöndorf... Seule danseuse « moderne », après Isadora Duncan, elle est invitée en URSS où elle est très proche de Meyerhold et d’Eseinstein. Dans les cabarets qu’elle crée, « Le Bar des Mendiants », « La Cuisine des Sorcières », « L’étable des Chèvres », débutent Tenessee Williams, Judith Malina et Klaus Kinsky. Elle brûle presqu’un siècle, de Berlin ville folle et ses corollaires, Paris, Londres, Moscou, Budapest, Munich..., à Berlin ville arpentée et close. Du New York de l’exil à Berlin détruite et à l’ultime Kampen, perdu sur une île. « Elle a si souvent raconté qu’elle n’était que le médium d’une époque et d’une société qui s’exprimaient en elle dans les années vingt » dit Schlöndorf. Prise dans un foisonnement de courants artistiques qui accompagnent ses danses, elle ne s’y assimile pas. Elle en saisit l’élan initial. Elle a l’art du « précipité », du coupé-court, du volte face. Elle a ainsi des rapports d’une âpre rigueur avec le « corps social » de son temps et ses évolutions. Elle les exprime dans une « langue » sans aucun académisme, avec un humour cinglant. Ses écrits brûlants, les photos de ses danses, sa présence à l’écran coupent encore le souffle et ouvrent un voisinage turbulent sans nostalgie. « Mes danses ont influencé les danseurs du monde entier, ils ne le savent pas... ». Et Schlöndorff d’ajouter : des « Vieux », c’est elle qui nous était la plus proche.

Nous aimerions cette exposition sanguine et syncopée, où des figures, des présences d’hier et d’aujourd’hui se croisent et se télescopent. Nous attendons encore beaucoup de Valeska Gert.